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Bonjour, je m'appelle Marie-Madeleine, je suis infirmière en libéral. J'ai dans ma patientèle un homme de 51 ans, tétraplégique incomplet. C'est à dire qu'il peut se servir encore un petit peu de ses bras. Il a eu un accident de la circulation en état d'ébriété quand il était jeune. Maintenant, il est papa, il a un fils de 28 ans.

Et comme vous pouvez l'imaginer, cet handicap a complètement bouleversé sa vie, sa vie familiale, il s'est séparée de sa femme. Sa vie sociale, il est souvent seul, ses amis ne sont plus là. Sa vie physique, il ne peut plus se déplacer comme il veut. Il ne peut plus faire des gestes de la vie quotidienne comme l'hygiène, se laver, se vêtir.

Il ne peut plus assumer ses fonctions d'élimination. Il est obligé de se sonder. Il est obligé d'avoir recours à des lavements évacuateurs. Donc moi, mon rôle en tant qu'infirmière, c'est justement de l'assister dans tous ces gestes là, les sondages, les lavements, sa toilette, de l'aider à se vêtir. Je suis aussi responsable de son corps et de sa peau.

C'est à dire que, comme il ne peut plus bouger comme il veut, il est souvent assis. Donc ses fessiers, son dos sont souvent en compression, donc ils sont souvent le siège d'escarres. Donc mon rôle, c'est aussi de maintenir un équilibre cutané correct, c'est à dire qu'on le manipule ou qu'on le change de position régulièrement, on le masse, on lui met des pansements pour protéger certaines zones.

Et quand l'escarre se forme, parce qu'il y a toujours un moment où l'escarre se forme, et bien on le soigne. Une autre partie essentielle dans ce chamboulement de vie, c'est la partie psychologique. Il est souvent agressif. Il a déjà fait plusieurs fois des tentatives de suicide. Il n'a toujours pas accepté ce corps et cette vie.

Et donc, on a tout un travail à faire avec lui, dans l'écoute, dans l'accompagnement, dans la vie de tous les jours, dans l'affectif. Nous faisons ce travail tous les jours, tous les jours, accompagnés bien sûr par d'autres, d'autres collègues, comme les kinés, comme les médecins, comme tout le pôle médical et paramédical qui est autour. Voilà, c'est mon quotidien avec cet homme.

Le milieu médical

 

 

Le témoignage de Marie-Madeleine Prothon, infirmière libérale

 

 

 

Marie-Madeleine travaille quotidiennement auprès d’un homme de 51 ans, tétraplégique suite à un accident de voiture. Elle nous explique toutes les répercussions engendrées par cette paralysie, tant au niveau physique que psychologique, ainsi que les soins quotidiens qui lui sont prodigués.

Bonjour, je m'appelle Marie-Madeleine, je suis infirmière en libéral. J'ai dans ma patientèle un homme de 51 ans, tétraplégique incomplet. C'est à dire qu'il peut se servir encore un petit peu de ses bras. Il a eu un accident de la circulation en état d'ébriété quand il était jeune. Maintenant, il est papa, il a un fils de 28 ans.

Et comme vous pouvez l'imaginer, cet handicap a complètement bouleversé sa vie, sa vie familiale, il s'est séparée de sa femme. Sa vie sociale, il est souvent seul, ses amis ne sont plus là. Sa vie physique, il ne peut plus se déplacer comme il veut. Il ne peut plus faire des gestes de la vie quotidienne comme l'hygiène, se laver, se vêtir.

Il ne peut plus assumer ses fonctions d'élimination. Il est obligé de se sonder. Il est obligé d'avoir recours à des lavements évacuateurs. Donc moi, mon rôle en tant qu'infirmière, c'est justement de l'assister dans tous ces gestes là, les sondages, les lavements, sa toilette, de l'aider à se vêtir. Je suis aussi responsable de son corps et de sa peau.

C'est à dire que, comme il ne peut plus bouger comme il veut, il est souvent assis. Donc ses fessiers, son dos sont souvent en compression, donc ils sont souvent le siège d'escarres. Donc mon rôle, c'est aussi de maintenir un équilibre cutané correct, c'est à dire qu'on le manipule ou qu'on le change de position régulièrement, on le masse, on lui met des pansements pour protéger certaines zones.

Et quand l'escarre se forme, parce qu'il y a toujours un moment où l'escarre se forme, et bien on le soigne. Une autre partie essentielle dans ce chamboulement de vie, c'est la partie psychologique. Il est souvent agressif. Il a déjà fait plusieurs fois des tentatives de suicide. Il n'a toujours pas accepté ce corps et cette vie.

Et donc, on a tout un travail à faire avec lui, dans l'écoute, dans l'accompagnement, dans la vie de tous les jours, dans l'affectif. Nous faisons ce travail tous les jours, tous les jours, accompagnés bien sûr par d'autres, d'autres collègues, comme les kinés, comme les médecins, comme tout le pôle médical et paramédical qui est autour. Voilà, c'est mon quotidien avec cet homme.